NOMIQUE
MAISON
ÉCO

CHARPENTE & ENVELOPPE
Le carré de la maison fait 20 X 30 pi. Avec l'ajout d'un tambour de 4 X 8 pi (l'entrée principale), on obtient une superficie au sol de 632 pi² (ou 58.71 m²).
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Les murs du rez-de-chaussée sont formés d'une ossature simple, constituée de 2 X 6 sur une hauteur totale de 10 pi.
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À 7 pi 6 po, une sablière jumelée accueillent sept (7) poutres de 20 pi qui supportent le plancher de la mezzanine, tout en solidarisant les murs est et ouest.
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Huit (8) renforts métalliques de 11 pi, fixés aux quatre coins de la maison, apportent plus de résistance à la structure face aux charges latérales (vents violents, par exemple).
Du biosourcé en masse
La construction de l'enveloppe aura nécessité un volume assez considérable de matériaux biosourcés.
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16.12 m³ de bois d'œuvre (7 312 kg)*
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4.35 m³ de contreventement (1 153 kg)
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3.14 m³ de panneaux Steico en sous-toiture (660 kg)
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26.47 m³ de laine chanvre (926 kg)
Total : 50 m³, soit environ 10 tonnes métriques (10 051 kg)
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* Comprend les revêtements intérieur et extérieur, le bois ancien récupéré, les poutres, le plancher (mezzanine) et l'escalier.
Cliquez sur les photos ci-bas pour plus de détails.

Poutres : dilemme moral...
Je voulais configurer le rez-de-chaussée en aire ouverte, sans madriers de soutien ou sans divisions intérieures.
Les poutres en sapin de Douglas étaient suffisamment rigides pour accepter une portée de 20 pieds sans s'affaisser. En plus, leur rusticité se mariait bien avec mon concept de maison minimaliste.
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Seul hic, leur provenance : Oregon (USA) à 5 000 km. J'ai cherché une offre locale dans un rayon de 120 km, mais aucune ne respectait les capacités structurelles exigées. Et puisse que le temps pressait, je me suis laissé tenté par l'offre de la scierie Blouin, à l'île d'Orléans, qui me proposait ces poutres.
Les poutres sont restées à l'état brut, sans planage. Elles portent encore les estampilles de l'usine américaine et les marques des sangles métalliques pour le transport.

Les propriétés mécaniques du sapin de Douglas en font un bois assez comparable au mélèze - auquel il est d'ailleurs apparenté génétiquement. Cette essence est particulièrement adaptée pour des utilisations en structure. Source: Wikipedia
Gagner de l'espace au 2e étage
Mon entrepreneur m'avait suggéré des murs de 10 pi, au lieu de 8 ou 9 pi. Excellente idée !
Le plafond rejoint ainsi le sommet du mur à 1.5 pi des solives du plancher de la mezzanine. Avantages :
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augmenter la superficie exploitable du 2e étage;
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gagner un meilleur dégagement pour s'y déplacer;
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offrir la perception d'un espace plus vaste.
Et dehors, lorsqu'on regarde la maison, ces 10 pi étirent la hauteur du rez-de-chaussée, conférant au bâtiment une silhouette plus élancée - moins lourde, moins écrasée.


Contreventement isolant en fibres recyclées
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Produits à Louiseville (Mauricie) par la compagnie MSL, les panneaux SONOclimat ÉCO4 remplissent deux fonctions : contreventement et isolant (R4). Une combinaison gagnante à tous points de vue.
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Couvrant les quatre façades de mon projet (y compris les pignons), ces panneaux stabilisent l'ensemble et font partie intégrante d'une enveloppe saine qui n'emprisonne pas l'humidité. Une telle enveloppe laisse l’humidité s’échapper de la cavité murale et prévient la formation de moisissure et la dégradation de la structure.
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Ils sont fabriqués à 100 % à partir de fibres de bois recyclées d'origine locale dans un rayon inférieur à 150 km de l'usine. Sans colle synthétique. 100 % recyclable.
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Sur le chantier​
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Il est impératif de respecter le patron de clouage (répartition et intervalle des clous) recommandé par MSL. Ce patron est disponible sur le site de la compagnie ou ici.
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Pour ma part, j'utilisais des clous vrillés de 3.5 po et des plaques métalliques pour assurer l'ancrage le plus stable possible. Pour le représentant de MSL que j'avais consulté, c'était un peu « too much ».
Par contre, il insistait sur la nécessité d'utiliser un pare-air efficace, à la hauteur de la perméance de l'ECO4, soit le Tyvek. À éviter : les produits maison des grandes chaîne de quincaillerie.
Le grand avantage du SONOclimat ECO4
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La fabrication du produit présente le net avantage de miser sur la transformation de rebuts de bois issus de la démolition d'anciennes maisons, de vieilles palettes, voire même de meubles en fin de vie - des rejets de post-consommation. « La plupart de nos fournisseurs sont des écocentres », affirme Sébastien Beaulieu de MSL.
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Avec une teneur en fibres de bois vierge inférieure à 50 %, le produit limite la part de l'extraction de la ressource en forêt, abaissant du même coup l'impact sur la biodiversité, et plus globalement sur le climat. « Chaque année, on récupère 25 000 tonnes de matières, soit l'équivalent de 300 000 arbres. » Et une fibre de bois peut être recyclée jusqu'à sept fois ! Économie circulaire pur jus.
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Le SONOclimat ECO4 a été salué par tous les observateurs de la scène de l'écoconstruction. Il permet l'obtention de crédits dans plusieurs programmes (LEED, Built Green...).
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Le SONOclimat ECO4 rappelle l'intérêt de valoriser nos déchets et les résidus CRD, sans compromis sur la qualité. Capture d'écran MSL.




LA TOITURE
Pente de la toiture : 10/12, soit une inclinaison de 40 %.
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Avantages du 10/12 :
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dégagement intérieur qui maximise l'aménagement du 2e étage;
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prévenir l'accumulation de la neige sur la toiture.
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Au plan écologique, la toiture se distingue sur deux points :
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des panneaux rigides en fibres de bois Steico pour le plancher de la toiture (pas de contreplaqué);
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un couverture métallique de type Galvalume.

Panneaux STEICO
Le plancher de la toiture est formé des panneaux rigides en fibres de bois Universal dry du groupe allemand STEICO, un gros joueur européen dans le domaine des matériaux biosourcés depuis 1986.
Rôles : pare-pluie, coupe-vent et isolant (R4)
Épaisseur : 40 mm (1.57 po)
Dimensions : 2550 mm (100 po) X 600 mm (24 po)
Poids : près de 10 kg
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Issu de la biomasse, le panneau obtient un bilan carbone favorable, mais pas que ! Principaux avantages :
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excellente diffusion de la vapeur
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risques de détérioration de la structure nettement réduits
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isolant thermique et acoustique
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suppression des ponts thermiques
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assemblage à joints perdus
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Fournisseurs
En 2020, l'entreprise MEM (Rimouski) vendait les produits Steico. Depuis, elle les a délaissés en raison de leurs coûts trop élevés. Désormais, il faut se tourner vers d'autres détaillants, dont Isolution à Longueuil qui offre un produit très similaire (GUTEX Multitherm®).
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Sur les quatre côtés du panneau, les languettes et les rainures autorisent l'assemblage « à joints perdus ». Autrement dit, les joints peuvent se trouver entre les chevrons sans problème. Voir la vidéo Steico ci-bas.


Ci-haut
L'ossature du toit a été produite sur le chantier par l'entreprise RénovAction. Les chevrons sont de simples 2 X 8, fixés à intervalle de 24 po pour loger les matelas de chanvre de 7.5 po d'épaisseur.
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Ci-contre, à droite
Il ne faut pas couvrir les panneaux Steico d'une membrane étanche, ni d'un pare-air. La fibre de bois doit respirer : c'est elle qui assure une bonne perméance de la structure face à la vapeur. Cette configuration permet au bâtiment de se passer d'un entre-toit, et donc, d'un ventilateur de toiture.
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Nous avons employé des contre-lattes de 2 X 3 pour pincer les panneaux sur chaque chevron. Je recommande vivement des vis d'au moins 6 pces # 10 si vous utilisez des panneaux de 40 mm, même si cela requiert plus de temps que des clous enfoncés au marteau pneumatique.​



Retour d'expérience sur le chantier
Il suffit de déposer les panneaux directement sur les chevrons et de les assembler comme un jeu de brique. Mise en œuvre aisée et rapide. Gratifiant à regarder !
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Le format du panneau et son poids sont respectables. Par conséquent, manipulez le matériel avec soin, notamment pour préserver les languettes et rainures (surtout les coins).
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Sinon, à 40 mm d'épaisseur, même si le panneau est dense, inutile de dire qu'on ne coure pas sur l'Universal Dry, une fois installé.
On pose les premiers panneaux à partir du bas, puis on installe les suivants en se déplaçant avec précaution en posant nos pieds là où ils profiteront du support des chevrons.
Retard dans la mise en œuvre : la faute à bibi
Selon le représentant, le panneau peut tolérer d'être installé sans protection pendant deux semaines (max) si jamais le recouvrement (tôle ou autres) devait souffrir d'un retard de quelques jours. Et c'est ce qui est arrivé... par ma faute ! Deux panneaux manquaient.
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Donc, soyez prévoyants ! Commandez un peu plus que le strict nécessaire. Il suffit qu'un ou deux panneaux soient accidentellement brisés, et ça retarde tout le chantier.
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Bilan positif
Pas de bris, pas de perte. L'équipe de RénovAction s'est très bien tirée d'affaire même si les membres n'étaient pas familiers avec le produit et son installation.
J'avais téléchargé la vidéo de la compagnie Steico dans ma tablette et je l'avais montrée à mon entrepreneur pour l'initier à la mise en œuvre. Le lien de la vidéo est ici.
Couverture en tôle Galvalume Plus
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La toiture est couverte d'une tôle en acier, robuste et résistant à la corrosion. La tôle s'installe sans difficultés majeures, particulièrement si le concept architectural est simple (comme le mien).
Même si ce matériau cache une énergie grise importante, il demeure avantageux au plan écologique :
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il est très durable (50 à 60 ans, voire plus);
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il contient minimalement 25 % d'acier recyclé et il est 100 % recyclable selon l'Institut canadien de la tôle de bâtiment;
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il n'est pas un sous-produit de l'industrie pétrochimique (comme le bardeau d'asphalte);
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dans le cas spécifique de la tôle Galvalume Plus, elle réfléchit jusqu'à 80 % du rayonnement solaire.
Cette​ tôle m'avait été imposée par la MRC de la Côte-de-Beaupré, notamment en raison du caractère patrimonial du secteur de mon projet. Cette exigence me convenait très bien.
Côté prix, la tôle est abordable. Pour les besoins du projet, on parle d'un montant de 2 800 $ (tx incluses) en 2020. À cela, ajoutons la main-d'œuvre : disons trois jours de 8 heures à trois ouvriers à 100 $ de l'heure : 2 760 $ (tx incluses). Grand total : 5 560 $. Divisés par 60 ans, ça fait 93 $ / année !
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Plus durable que le galvanisé
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La tôle d'acier Galvalume Plus arrive sous forme de bobine chez mon fournisseur (Tôle Ouellet) où elle sera profilée sur une ligne mécanisée. Tôle Ouellet pouvait produire des tôles selon la longueur désirée - au 1/8 de pouce près.
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La tôle Galvalume Plus est revêtue d’un alliage aluminium-zinc par un processus d'immersion à chaud. Composé de 45 % de zinc et de 55 % d’aluminium, cet alliage protège l'acier contre la corrosion au moins deux fois plus longtemps que l'acier galvanisé classique, puisque ce dernier ne vient qu'avec une simple couche de zinc. Source : Agway Metals.





LE REVÊTEMENT EXTÉRIEUR
Pour le revêtement extérieur, mon premier choix était le cèdre blanc. Mais en 2020, son prix avait considérablement augmenté et les stocks étaient au plus bas. Mon fournisseur, Spécibois à Château-Richer, me proposa alors le mélèze.
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Cette essence s'est avérée une alternative intéressante, non seulement en raison de son abordabilité et de sa disponibilité, mais aussi, en raison de ses propriétés :​
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Format des planches embouvetées
Mesures finies : 5/8 X 5 pouces
Joint carré sur les deux faces (1 planée, 1 brute)
Longueur : 12 à 14 pieds
196 unités
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il résiste à la pourriture comme la pruche ou le cèdre;
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il est dense et robuste (c'est le plus dur des bois mous);
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excellent stabilité dimensionnelle (Source : CECOBOIS);
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la ressource est prélevée au Québec (achat local).
Le mélèze laricin est une essence indigène dont la zone de distribution s'étend aux quatre coins du Québec. Malgré sa présence familière dans nos forêts, et malgré ses qualités comme matériau de construction, le mélèze semble méconnu ou sous-estimé auprès du marché québécois.
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Retour d'expérience
Les planches livrées avait très majoritairement 14 pi de long (quelques-unes 12 pi). Toutes ces planches ont été fixées à la fourrure avec des agrafes (1 po) enfoncées par pistolet pneumatique. Aucun clou. Travail propre et rapide.
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J'avais hâte de voir comment le mélèze allait se comporter au fil des mois et des années. Le bilan est rassurant après plus de trois ans.
Seules deux planches ont gauchi - des planches courtes fixées sous les fenêtres sud ouest où le soleil frappe fort. Elles ont été changées depuis.
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On m'avait également prévenu que lors des deux premières années, du fendillement pouvait apparaître au pieds des planches. Constat : pas partout, mineur et peu apparent (voire même joli). Ça ne m'inquiète pas.



Un taux de déchet de seulement 1.5 %
L'assemblage du parement extérieur s'est déroulé à un rythme soutenu, grâce notamment à un taux de déchet ridiculement bas, soit 1.5 % !
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Sur 196 planches, seules trois d'entre-elles ont refusé de se glisser dans les rainures. Règle générale, on conseille une « marge » de 5 à 10 %... Clairement, mon fournisseur avait respecté les normes de séchage et l'entreposage était impec !
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Si vos planches sont livrées quelques semaines avant le début des travaux, assurez-vous de les entreposer bien droite et au niveau, à l'abri de l'humidité excessive pour prévenir leur gauchissement. Le mélèze, ça pardonne pas !

Classique bardeau de cèdre
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Pour ajouter du relief et du cachet au bâtiment, j'ai couvert le tambour et les pignons de bardeaux de cèdre blanc, une ressource prélevée dans l'est du continent, dont au Québec.
Durable, imputrescible et recyclable,
on peut le laisser vieillir sans traitement.
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La classe C « 2e clair » est économique et convient très bien pour les murs. La présence de nœuds caractérise cette classe.

Moulures et coins de maison
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L'entreprise familiale québécoise Maibec propose des planches en bois torréfié. Ce bois résiste à la pourriture (sans produits chimiques) et il conserve une très grande stabilité structurelle. Autre avantage : les planches sont pré-teintes en usine.
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Deux formats retenus (dimensions finies) : 1.25 X 3.25 po pour les ouvertures et 1.25 X 4.75 po pour les coins.
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La couleur de la teinture correspond à celle de l'ensemble du bâtiment, soit le Blanc Ultra de Maibec.
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Les territoires de récolte de la compagnie sont situés au sud du Québec, au Nouveau-Brunswick et dans le Maine (USA). Les essences privilégiées sont le sapin et l'épinette.
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Fournisseur : BMR (Château-Richer)
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LES OUVERTURES
Style sobre et intemporel
Pour rappel, la MRC de la Côte-de-Beaupré avait approuvé mon projet de construction neuve à condition qu'il évoque le style de l'ancienne maison qui occupait mon terrain depuis 1875. Évidemment, cette exigence s'appliquait aux ouvertures, particulièrement sur les façades qui s'offrent à la vue des passants.
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Mon premier réflexe a été d'entamer une quête de belles trouvailles dans la seconde main. Et justement, j'ai eu la main heureuse ! J'ai économisé des sommes appréciables, sans compter que ces fenêtres apportaient un supplément d'âme à l'ensemble, conformément à l'effet recherché.
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Par contre, au bout d'un moment, la tentation était grande d'y aller avec du neuf, question de gagner du temps et de souffler un peu. Retaper des fenêtres et leur fabriquer des cadres, c'est du boulot. De plus, mon entrepreneur semblait craintif à l'idée d'installer des « vieilleries ». Mais sur le chantier, tout s'est bien passé : mes fenêtres étaient bien enchâssées dans des cadres solides, adaptés à l'ossature. Leur installation n'était pas problématique.
Dans le neuf
Mon choix s'est porté sur des fenêtres à guillotine - un choix très classique et pérenne. Ces fenêtres se démarquent par une conception et un fonctionnement d'une grande simplici-té. Leur quincaillerie se limite à un loquet et à des glissières - une promesse de fiabilité et de durabilité.
À l'usage, elles s'ouvrent en moins d'une seconde et elles se plient facilement aux manœuvres pour le nettoyage. Je les apprécie beaucoup même si elles ne sont pas réputées pour être les plus étanches sur le marché.
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Pour ce qui est des portes, mon intention était de rester dans l'usagé. J'en avais trouvées. Mais je n'aurais pas pu compter sur une isolation suffisante du tambour. Et quand l'automne s'est pointé avec ses vents et ses grosses pluies, il était grand temps de fermer l'enveloppe. J'ai donc acheté deux portes en acier pour le tambour.
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Globalement, sur les quinze (15) ouvertures que compte l'enveloppe, huit (8) ouvertures sont usagées. À ce nombre s'ajoutent trois autres portes intérieures en bois de seconde main pour fermer les espaces dédiées (salle de bain, salle de la mécanique et cagibi au second).







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2

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Une enveloppe qui respire : un critère essentiel !
Reconnus pour leur bonne perméance, le SONOclimat ÉCO4, le chanvre et les panneaux Steico favorisent la migration de la vapeur vers l'extérieur.
Il importe donc de créer un espace continu derrière le parement et sous la tôle de la toiture permettant à l'air de circuler pour évacuer l'humidité vers les sorties et conserver les surfaces sèches.
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Ce mouvement d'air est soutenu par trois dispositifs passifs qui sont liés les uns aux autres :
1. la grille au pied des murs sur tout le pourtour de la maison (116 pi);
2. la moulure d'aération du débord de toit;
3. la faîtière ventilée de la toiture.
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Pour les murs pignons, l'air circule derrière les contreplaqués grâce au dégagement de 5/8 pouce de la première couche de lattage vertical. Ici, la faîtière ventilée est l'issue désignée pour évacuer la chaleur et l'humidité.
Les canicules vous donnent des sueurs froides ?
« L'albédo est une notion essentielle pour renforcer à peu de frais notre adaptation au réchauffement climatique », affirme Raphaël Ménard, architecte et ingénieur, président de l'agence d'architecture AREP (France).
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Lorsque le rayonnement solaire atteint le sol de la Terre, une partie est réfléchie vers le cosmos. Ce pouvoir réfléchissant est appelé « albédo ». Sa performance dépendra de la couleur et de la matière de la surface exposée aux infrarouges, ces ondes invisibles qui chauffent tout ce qu'elles rencontrent.
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Au même titre que verdir une rue, adopter une couleur à fort albédo est une mesure élémentaire et peu coûteuse pour affronter les canicules qui vont s'intensifier et se multiplier dans l'avenir.
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Août 2021 : mesure de l'albédo
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Ce jour-là, le mercure flirtait avec les 30 °C. Ciel dégagé. Soleil de plomb. Moment parfait pour évaluer l'albédo de la maison.
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À quelques minutes d'intervalle, j'ai donc mesuré la température de quatre surfaces qui avaient été exposées durant plusieurs heures au soleil.

Verdict cohérent
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Sans surprise, la tôle bleue de la voiture s'est révélée la plus chaude avec 76 °C. Difficile d'y laisser la main sans se brûler !
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À l'opposé, la tôle Galvalume affichait un important écart négatif de 45 °C ! Si le gris est plus pâle que le bleu, est-ce que la couleur explique à elle-seule cet écart ? Non. De par sa composition, la tôle Galvalume possède un fort albédo : elle réfléchit entre 77 et 80 % du rayonnement infrarouge. Par contre, plus que les autres tôles d'acier galvanisé, elle mettrait davantage de temps à dissiper la chaleur emmagasinée.
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D'autre part, l'écart de température entre les revêtements de bois illustre le rôle joué plus spécifiquement par les couleurs puisque 14 °C les séparent - ce qui n'est pas négligeable. Le Blanc Ultra Maibec semble donc tenir ses promesses.
Un thermomètre bon marché, acheté dans une grande surface, m'aura permis de valider mes attentes quant à l'albédo des surfaces de ma cabane.
°C
56


°C
76
42
°C

°C
31

Sans prétention, mais quand même...
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La démarche décrite ici n'avait pas de prétentions scientifiques. J'étais bien conscient des limites méthodologiques de l'exercice, sans compter que mon outil de mesure n'était sans doute pas le plus approprié, notamment en ce qui regarde la calibration.
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Nonobstant l'incertitude des données, les écarts mesurés sont si marqués qu'ils reflètent possiblement des « comportements » propres à chaque couleur et à chaque matériau face aux infrarouges.
Sans prétention, mais quand même...
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En outre, ils sont cohérents avec les résultats attendus. Par exemple, une couleur pâle réfléchit davantage qu'une couleur sombre; ainsi, le revêtement de mélèze blanc est moins chaud que le bardeau de cèdre.
